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Musée National d' Athènes

Les symptômes

Je ne sais comment aborder ce chapitre qui est pourtant celui qui me semble important dans un témoignage. Je voudrais à ce moment faire une parenthèse. Est-ce un recul devant le récit de ma souffrance ou inconsciemment,  une information à tous ceux qui travaillent devant un écran d'ordinateur. Est-ce de la prévention. Y a-t-il un lien avec ma souffrance ?. Je crois que cet élément n'est pas à écarter.

 

A la lecture du livret qui accompagne les licences de logiciels MICROSOFT, dans les premières pages de ce livret qui est informatif pour le logiciel et un manuel plutôt promotionnel de l'achat effectuè, il y a un encart écrit en tout petit comme sur les paquets de cigarettes, "selon la loi N° 91- 32 Nuit gravement à la santé" qui dit :

"AVERTISSEMENT SUR L'ÉPILEPSIE."

à lire avant toute utilisation d'un jeu vidéo par vous-même ou votre enfant.

Certaines personnes sont susceptibles de faire des crises d'épilepsie ou d'avoir des pertes de conscience à la vue de certains types de lumières clignotantes ou d'éléments fréquents dans notre environnement quotidien. Ces personnes s'exposent à des crises lorsqu'elles regardent certaines images télévisées ou lorsqu'elles jouent à certains jeux vidéo. Ces phénomènes peuvent apparaître alors même que le sujet n'a pas d'antécédents médicaux ou n'a jamais été confronté à une crise d"épilepsie. Si vous même ou un membre de votre famille avez déja présenté des symptômes liés à l'épilepsie ( crise ou perte de conscience ) en présence de stimulations lumineuses, veuillez consulter votre médecin avant toute utilisation.

Nous conseillons aux parents d'être attentifs à leurs enfants lorsqu'ils jouent avec des jeux vidéo. Si vous-même ou votre enfant présentez un des symptômes suivants : vertige, trouble de la vision, contraction des yeuxou des muscles, perte d conscience, trouble de l'orientation, mouvement involontaire ou convulsion, veuillez immédiatement cesser de jouer et consulter un médecin.

 

Ce texte commence à être inscrit sur le boitier de certains logiciels, derrière le CD une fois enlevé.

Cette remarque de prévention n'est dans mon témoignage qu'une " pièce mise au dossier ".

 

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Pour en revenir à mon témoignage, le premier signe physique, mis à part les prémices, a été une douleur vers le milieu de la colonne vertébrale, comme un point douloureux. Je l'ai signalé à Mademoiselle CHARDON, architecte, alors que je travaillais dans son bureau à l'élaboration des pièces écrites du siège social des établissements BESNIER à LAVAL ( Multinationale née à LAVAL ou pas loin ). Fidèle à ses racines, Monsieur BESNIER souhaitait sans doute respirer l'air pur, au lieu de l'air climatisé de la tour Montparnasse à PARIS et il a bien raison.

Natalie CHARDON me répondit

- vous êtes peut-être mal installé

- non çà va, j'ai ma position habituelle devant ma bécane.

Il faut dire que j'étais là en "extra"; jugeant plus efficace d'être au sein de l'équipe de conception afin d'éviter au maximum les incohérences que l'on trouve dans certains dossiers.

Cette douleur c'est temporisée et fin juin 90 je partais du bureau de Natalie CHARDON, le dossier pratiquement bouclé et à terminer à mon bureau. Vers début Août, j'ai eu un autre signe et là a été le début physique de la problèmatique. Une toute petite gène le long du coup côté gauche. Pas de quoi fouetté un chat, mais une gène - un truc qui ne va pas - Août, septembre la tête commençait à vouloir tourner seule sans brusquerie ni douleur mais une contraction anormale. Un phénomène que je ne maîtrisais pas. C'était la première fois que mon corps réagissait, faisait un acte que je ne commandais pas.

J'en averti mon médecin de Bonchamp qui me dit ;

- vous avez une petite contracture, je vais vous donner une pommade et du décontractyl

- oui, je suis un peu tendu, et je ne comprends pas ce qui m'arrive.

 

Je pars donc avec cette ordonnance mais reste inquiet, car je sens que mon mal est plus profond et n'a aucun rapport avec le mal de cou après une nuit de sommeil dans une mauvaise position.

 

Je tiens à préciser, que jusqu'à cet instant ( la quarantaine ), je n'absorbe aucun médicament, n'ai aucun traitement quelqu'il soit. Ma seule dépendance est celle du tabac. Je fume environ 1 paquet de cigarettes par jour. Dépendance qui ne m'a pas encore quitté jusqu'à aujourd'hui.

 

 

La maladie progresse pas à pas, d'une manière sourde, lente, progressive et je commence à angoisser. Je retourne voir mon médecin qui me prescrit des scéances de Kiné. Après chaque scéance, je suis mieux pendant ¼ d'heure et tout recommence. Une quinzaine de scéances ne suffiront pas à pallier mon angoisse et ce mal. Entretemps, par une amie infirmière, je me mets une minerve de manière à tenir mon cou au début, c'est efficace et après, compte-tenu de la force du muscle sterno-cloïdo-mastoïdien cette minerve ne résiste pas à cette force.

 

Je suis désemparé et je commence à ressentir une souffrance. Retour chez le médecin - visite du rhumatologue, du neurologue - ostéopathe - rien y fait. De fil en aiguille, je me retrouve fin 90 allongé sur mon canapé, la tête complètement bloquée sans savoir de quoi il s'agit, sans aucune piste pour me guérir et m'informer et sans pouvoir travailler. Mes contrats sont délaissés. Je décide de confier à un confrère mes dossiers et il accepte de me dépanner.

PS : à aucun moment, mon médecin m'a demandé jusqu'alors de consulter un psychiatre.

 

Je comprends maintenant la grande inquiétude dans laquelle j'ai du plonger mon entourage. Un amaigrissement important, des signes extérieurs de malaise non expliqués, une impuissance générale devant ce comportement - un doute - une angoisse - qui ont pu éprouver mes enfants, ma femme, mon entourage.

Et le médecin dans tout cela me direz-vous. ?

- " y a pas de lézard ", il passe à la caisse et tous ses copains.

Et moi dans tout cela ?

- " y a pas de lézard, je souffre, je ne peux plus travailler, ma famille est paniquée, je ne passe plus à la caisse."

Et mon entourage dans tout cela ?

- paniqué et impuissant - lui qui n'est jamais malade -

En Janvier 1991, je demande à mon épouse de m'emmener aux urgences à Rennes CHU PontChaillou, je veux savoir. Je souhaite être hospitalisé mais pour cela, je dois avoir une pièce écrite de mon médecin.

Retour à Bonchamp, visite du médecin qui a l'air surpris de ma décision mais j'ai le document.

Direction Rennes ou je rentre dans le service de neurologie dirigé par le Professeur ALLAIN sous la responsabilité du Docteur PINEL.

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