La fonction de Coordonnateur sécurité,
poste rendu obligatoire par la loi du 31 décembre 1993,
a pour but de prévenir les risques d'accidents liés
à l'intervention de plusieurs entreprises sur les chantiers.
Elle est assurée dès la phase de conception, puis
pendant l'étude et l'élaboration du projet, et enfin
lors de la réalisation de l'ouvrage.
Le coordonnateur est sous la responsabilité du maître
d'ouvrage :
Les missions confiées au
Coordonnateur :
Il veille à ce que soit
intégrée la protection de la sécurité
et de la santé lors de la construction et l'utilisation
des ouvrages à réaliser. Dès la phase d'avant-projet
et au cours de la conception, il est chargé, entre autres,
de constituer le dossier d'intervention ultérieure, d'ouvrir
le registre-journal où seront consignés les comptes-rendus
d'inspections, les consignes à mettre en œuvre et toute
autre observation utile.
Avant le lancement des consultations, il est chargé d'établir
le plan général de coordination de sécurité
et de protection de la santé (ensemble des mesures à
prendre en prévention des risques liés à
la co-activité des entreprises) et d'intégrer la
sécurité/santé dans la coordination des interventions
successives ou simultanées des entreprises du chantier,
de contrôler l'application des mesures de coordination et
des procédures de travail.
Pendant la réalisation des travaux, il est aussi chargé
d'appliquer et de suivre le plan général de coordination
lorsqu'il existe, de l'animation du collège interentreprises
de sécurité, de santé et des conditions de
travail, de la mise en place de procédures d'autorisation
d'accès au chantier, ainsi que de la tenue du registre-journal.
Coordonnateur de sécurité
: Ses qualités
Cette fonction nécessite des qualités de pragmatisme
et d'observation ainsi que des facultés évidentes
de négociation et de diplomatie. Elle requiert également
des qualités rédactionnelles pour l'élaboration
de divers documents administratifs.
Coordonnateur de sécurité : Où travaille-t-il
?
Le Coordonnateur de sécurité
partage son temps entre le bureau, où il élabore
des plans de coordination de sécurité, et les chantiers,
où il contrôle l'application des mesures de coordination
définies et propose des adaptations. Le statut du Coordonnateur
sécurité est très variable : il peut être
salarié du Maître d'ouvrage, travailler au sein d'un
bureau de contrôle, d'une société d'ingénierie
de BTP, d'un cabinet d'architectes, ou même être salarié
de l'entreprise qui construit. Dans ce cas, son intervention est
délicate, puisqu'il se trouve alors en position de juge
et partie. Enfin, le Coordonnateur peut exercer à titre
libéral.
Coordonnateur de sécurité : Avec qui et comment
travaille-t-il ?
Le Coordonnateur de sécurité a plusieurs interlocuteurs
:
En interne : ils varient en fonction
de l'employeur du coordonnateur,
En externe : maître d'ouvrage, maître d'œuvre, entreprises,
sous-traitants, inspection du Travail, CNAM, OPPBTP... Tous les
Coordonnateurs n'exercent pas cette fonction à plein temps.
Ils peuvent cumuler cette dernière avec d'autres emplois
tels que celui d'architecte. Leur rôle est proche de celui
de consultant mais leur intervention n'est pas toujours bien perçue
par les entreprises qui lui reprochent d'être un gendarme.
La concertation avec les différents intervenants est donc
essentielle pour asseoir sa crédibilité.
Coordonnateur de sécurité : Etudes à suivre
Aucun diplôme spécifique n'est exigé pour
devenir Coordonnateur sécurité, mais le suivi d'une
formation préalable agréée est obligatoire.
La durée de cette formation varie de 5 à 15 jours
en fonction du niveau d'agrément visé. Une bonne
expérience préalable du secteur de la construction
et du chantier est nécessaire.
Coordonnateur de sécurité : Quelle carrière
?
La fonction de Coordonnateur sécurité
peut permettre d'évoluer vers la conduite de travaux, la
sécurité, etc. Les modalités d'accès
à cette fonction sont définies par décret.
Les candidats doivent répondre à des critères
d'expérience et avoir suivi une formation préalable
correspondant au niveau d'agrément qu'ils souhaitent obtenir
(compétence de niveau I, II ou III).
Pour devenir Coordonnateur en
phase de conception, il faut justifier d'une expérience
professionnelle en architecture, ingénierie ou maîtrise
d'œuvre d'une durée de 3 à 5 ans selon le niveau
visé. Pour devenir Coordonnateur en phase de réalisation,
il faut justifier d'une durée d'expérience identique
dans le domaine du contrôle des travaux, de l'ordonnancement,
du pilotage, de la conduite de travaux ou de la maîtrise
de chantier, ou encore dans la fonction de coordonnateur ou d'agent
en matière de sécurité.
Niveau 1 :
- Chantier
réunissant au moins dix entreprises en Bâtiment,
y compris les sous-traitants, et comportant plus de 10 000 hommes-jours
(20 hommes pendant 500 jours, ou 40 hommes pendant 250 jours,
etc.).
En niveau 1, en plus des opérations ci-dessus, le coordonnateur
doit :
Faire réaliser les voies d’accès avant le
début des travaux.
Réunir un Collège Inter-entreprises de Sécurité,
Santé et des Conditions de Travail.
Niveau
2 :
-Chantier réunissant au moins deux entreprises, y compris
les sous-traitants, et durant plus de trente jours, et comportant
plus de 20 hommes à un moment quelconque.
-Ou chantier réunissant au moins deux entreprises, y compris
les sous-traitants, et comportant plus de 500 hommes-jours (2
hommes pendant 250 jours, ou 4 hommes pendant 125 jours, etc.).En
niveau 2, le Maître d’Ouvrage doit :
Adresser une déclaration préalable à divers
organismes administratifs. (Le coordonnateur l’y aide).
En niveau 2, le coordonnateur doit :
Établir un Plan Général de Coordination.
Faire établir par les Entreprises un Plan Particulier de
Sécurité et de Protection de la Santé.
Effectuer des visites de chantier.
Tenir un registre-journal du chantier.
A la fin du chantier, donner au Maître d’Ouvrage un
Dossier d’Intervention Ultérieure.
Niveau
3 : Chantiers
sans risque particulier, et réunissant au moins deux entreprises,
y compris les sous-traitants.
En niveau 3, le coordonnateur doit :
Tenir un registre-journal du chantier.
Faire une visite d’inspection commune avec les entrepreneurs.
A la fin du chantier, vous donner un Dossier d’Intervention
Ultérieure (par exemple, pour une verrière, indiquer
comment y accéder pour la nettoyer sans danger).