Transplantation de neurones embryonnaires chez les malades atteints de Parkinson

 

 

Le New England Journal of Medicine publie dans son dernier numéro la première étude en double aveugle visant à évaluer la sécurité et l'efficacité de la transplantation de cellules dopaminergiques foetales chez des patients parkinsoniens versus une procédure chirurgicale placebo. Basé sur le modèle des études pharmacologiques de phase II et III, ce type d'étude est particulièrement peu fréquent dans le domaine chirurgical pour des raisons éthiques évidentes.

L'enjeu de l'étude doit donc être suffisamment important pour faire courir le risque d'une intervention chirurgicale à des malades sans qu'ils sachent si une transplantation a véritablement eu lieu. Dans le cas présent, la procédure chirurgicale requiert une anesthésie locale, et la procédure placebo n'entraîne aucune pénétration du cerveau, ce qui limite les risques inhérents à l'opération elle-même. Les effets secondaires après transplantation n'étaient d'ailleurs pas plus nombreux ni plus graves qu'après la chirurgie placebo.

La population étudiée est constituée de 40 patients, 19 femmes et 21 hommes, atteints de la maladie de Parkinson depuis une dizaine d'années et pour moitié âgée de moins de 60 ans. Ce groupe a été scindé arbitrairement et en double aveugle pour constituer le groupe placebo et le groupe receveur de neurones embryonnaires dopaminergiques. La croissance de transplants intra-cérébraux a été mesurée in vivo toujours en double aveugle grâce à une nouvelle technique d'imagerie, la tomographie par émission de protons (PET scans). L'évolution ou la régression des symptômes cliniques de la maladie ont été mesurés en double aveugle par des tests standards (Unified Parkinson's Disease Rating Scale UPDRS et Schwab and England Scale) le matin avant la première prise de L-Dopa et dans la journée après la prise du traitement.

Les résultats montrent d'abord que la transplantation est suivie dans 85% des cas par une bonne croissance des cellules dopaminergiques foetales intra-cérébrales, ce qui démontre la persistance dans la maladie de Parkinson d'un potentiel intrinsèque de développement dopaminergique.

Après 1 an, cette transplantation a été suivie d'une amélioration significative des symptômes, surtout quand les tests sont réalisés avant la première prise de L-Dopa, mais uniquement chez les patients de moins de 60 ans. Par contre, 15% des patients transplantés ont présenté, après 1 an d'amélioration, des dystonies et dyskinésies, même après diminution voire arrêt de la dopa-thérapie, ce qui suggère que les transplants ont une production inappropriée en dopamine par rapport à la " dose " optimale pour ces patients.

Si l'on conçoit bien que cette étude constitue une étape importante dans la recherche d'une thérapie efficace contre la maladie de Parkinson, l'objectif de remplacement de cellules dopaminergiques perdues par le malade par des implants de tissus foetaux dans le but de restaurer durablement des mouvements normaux chez les parkinsoniens n'est pas encore atteint.

 (eurimed.com)

14 mars 2001

Source

(1) C. R. Freed & coll. "Transplantation of embryonic dopamine neurons for severe Parkinson's disease" N.Engl.J.Med.; 344 : 710-19 -

(2) . G. D. Fisschbach and G.M. McKhann "Cell therapy for Parkinson's disease" N.Engl.J.Med.; 344 : 763-65

 

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samedi 17 mars 2001