Monsieur
François d'Aubert, pose
une question au gouvernement sur la toxine botulique
11ème
législature
Question
N° : 53938 |
de M.
d'Aubert François ( Démocratie libérale et
indépendants - Mayenne ) |
QE |
Ministère
interrogé : |
santé
et handicapés |
Ministère
attributaire : |
santé
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Question
publiée au JO le : 20/11/2000 page : 6573
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Réponse
publiée au JO le : 16/04/2001 page : 2312
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Rubrique : |
assurance
maladie maternité : prestations |
Tête
d'analyse : |
prestations
en espèces et en nature |
Analyse : |
affections
de longue durée. dystonies |
Texte de
la QUESTION : |
M. François d'Aubert ,
député de la Mayenne, attire l'attention de Mme
la secrétaire d'Etat à la santé et aux
handicapés sur le problème de la prise en
charge des malades atteints de dystonie. Cette
pathologie fortement invalidante atteint généralement
des personnes jeunes, les mettant dans
l'impossibilité d'exercer une activité
professionnelle. La législation sociale semble
avoir complètement omis la prise en charge de
cette maladie, tant dans le remboursement des
soins que dans l'attribution par les COTOREP d'un
statut de personne handicapée pour les malades
atteints de dystonie. Bien souvent, les personnes
atteintes de dystonie généralisée ou focale
attendent, dans des conditions morales et financière
catastrophiques, des décisions administratives.
Jusqu'à présent, la toxine botulique, utilisée
dans le traitement des dystonies, n'est pas
remboursée par la sécurité sociale. Les
dystonies ne sont pas encore reconnues comme
" des affections de longue durée " par
la législation sociale, tant en ce qui concerne
les soins que les indemnités journalières versées.
Certaines d'entre elles ne sont pas indemnisées
selon la législation sur les accidents du
travail et les maladies professionnelles. Il lui
demande quelles mesures elle compte prendre pour
assurer une meilleure reconnaissance de la
dystonie comme maladie à part entière, et pour
modifier la législation sociale en ce sens. |
Texte de
la REPONSE : |
Les
dystonies sont des états pathologiques
d'expressivité et de gravité très diverses.
Certaines affections peuvent constituer un vrai
handicap, d'autres non. S'agissant de la dystonie
focale ou localisée (torticolis et blépharospasme),
l'injection de toxine botulique est effectivement
le traitement le plus efficace. Toutefois, la
toxine botulique est classée dans la catégorie
des médicaments à prescription restreinte, dont
l'autorisation de mise sur le marché prévoit
l'usage exclusif en milieu hospitalier et sa
prescription et son injection sont réservées à
des médecins spécialistes (neurologues,
otorhino-laryngologistes, ophtalmologues). En
effet, il s'agit d'un médicament extrêmement
dangereux qui nécessite les plus grandes précautions
en ce qui concerne son administration, mais aussi
en matière de transport, de traçabilité et de
destruction des déchets. La toxine botulique est
donc bien prise en charge par l'assurance
maladie, mais dans un cadre hospitalier. Par
ailleurs, les dystonies ne figurent pas sur la
liste des affectations ouvrant droit à l'exonération
du ticket modérateur prévue à l'article L. 322-3
du code de la sécurité sociale. Le haut comité
médical de la sécurité sociale, qui donne son
avis préalablement à la modification de cette
liste, doit impérativement inscrire ce sujet à
l'ordre du jour de ses travaux. Il est signalé
que, comme pour toute autre pathologie, l'exonération
du ticket modérateur peut être accordée, dans
le cadre de l'article L. 322-3, 4e alinéa,
lorsque l'état pathologique du patient constitue
une forme évolutive et invalidante d'une
affectation grave ne figurant pas sur la liste (trente
et unième maladie). La dystonie n'est pas
inscrite en tant que telle dans un tableau de
maladie professionnelle. Toutefois, une maladie
caractérisée non désignée dans un tableau
peut être reconnue d'origine professionnelle
lorsqu'il est établi qu'elle est essentiellement
et directement causée par le travail habituel de
la victime et qu'elle entraîne une incapacité
permanente d'un taux au moins égal à deux tiers.
Dans ce cas, la caisse d'assurance maladie
reconnaît l'origine professionnelle de la
maladie après avis motivé d'un comité régional
de reconnaissance des maladies professionnelles.
Enfin, en ce qui concerne l'attribution de
l'allocation pour adultes handicapés (AAH) il
est précisé que le critère habituel retenu par
les COTOREP, quelle que soit l'origine du
handicap, pour attribuer un taux d'incapacité de
50 % est l'existence de troubles importants
obligeant à des aménagements notables de la vie
quotidienne limitée au logement ou à
l'environnement immédiat. |
DL 11
REP_PUB Pays-de-Loire O
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