Les différents courants de la psychologie
Dans la société moderne, où la technique et les sciences ont pris une importance démesurée, l'humanisme doit céder la place à un humanisme nouveau tenant compte de la pluralité des éthiques à travers les continents, des apports de la psychologie, de la génétique, de l'existentialisme, du marxisme, du personnalisme, des efforts des métaphysiques pour intégrer la science
La volonté d'un humanisme nouveau répond à la crise de la civilisation.
La tradition française, qui veut maintenir la psychologie dans le cadre des études littéraires, paraît faire preuve d'un sentiment plus juste que l'initiative prise par d'autres pays, de transporter la psychologie à la faculté des sciences. Il est permis de soutenir que toute étude est science ou est appelée à le devenir. Mais si la distinction qui a présidé à la séparation des deux facultés a un sens, c'est qu'aux " sciences " il est étudié la nature et aux " lettres " les humanités.
Sous l'époque des Césars où les signes de la décadence apparaissent brusquement, il faut noter que Sénèque exerce la psychologie en pénétrant dans l'étude des sentiments. Ses uvres fourmillent de fines remarques sur la nature humaine en général et sur son temps.
Le mot " psychologie " vient du grec psukhê (science de l'âme). Il a été créé au XVIe siècle et il n'est devenu usuel qu'au XVIIIe.
À côté de la psychologie des philosophes, qui est une partie d'un système, il a toujours existé une psychologie des psychologues.
" Depuis Platon jusqu'à Descartes, la partie la plus élevée de la psychologie n'a fait qu'un avec la métaphysique. " (J. Lachelier, uvres, I, 169).
Ce mot signifie l'étude de tout ce qui concerne l'âme. C'est la seule acceptation que signale le Dictionnaire de l'Académie comme étant une partie de la philosophie qui traite de l'âme, de ses facultés et de ses opérations. Ainsi comprise, elle englobe la psychologie rationnelle et la psychologie empirique ou expérimentale.
La vraie psychologie n'est pas la description de la pensée, mais l'explication de la pensée. Au vrai, psychologie et philosophie ne se distinguent que par fiction ; le plus souvent, le psychologue est un philosophe honteux et le métaphysicien un psychologue qui s'ignore.
Au XIXe siècle, elle devient la science positive des faits psychiques, c'est-à-dire des faits qui peuvent être connus par la conscience ou par introspection. Ainsi comprise, la psychologie se réduit à la psychologie empirique.
" La psychologie a pour objet l'étude scientifique des faits de conscience. " (Th. Ribot)
" Si nous devions formuler de la psychologie une définition qui ralliât la presque totalité sinon l'unanimité des suffrages parmi les collaborateurs de ce Traité, nous dirions que c'est la science où l'introspection joue un rôle essentiel et préalable dans la description des faits et dans l'analyse des mécanismes mentaux où la biologie et la sociologie étudient les racines et l'évolution sociale des fonctions psychiques et où la psychologie pathologique, la pathologie mentale et la pathologie nerveuse nous apportent la contribution la plus précieuse. " (G. Dumas, Nouveau Traité de psychologie)
Psychologie rationnelle et psychologie expérimentale ou empirique
La psychologie rationnelle est la partie métaphysique qui, partant des données de l'expérience, principalement de l'expérience intérieure ou psychique, cherche à déterminer la nature, l'origine et la destinée du principe qui explique les faits de conscience.
La psychologie expérimentale qu'il vaudrait mieux appeler empirique lorsqu'elle ne pratique pas l'expérimentation méthodique a pour objet l'analyse de ces faits et la recherche de leurs causes immédiates.
De nos jours, la psychologie est la science ayant pour objet le comportement de l'homme en tant qu'être conscient en situation dans le monde physique et social.
" Aujourd'hui, la psychologie a compris que l'activité psychique de l'homme doit être conçue comme un comportement dans le monde et que les différents processus mentaux ne sont, en réalité, rien d'autre que des composantes de cette conduite globale. Elle a vu, d'autre part, que ce comportement est toujours fonction du comportement d'autrui, de sorte que, dans l'étude du processus même du comportement, le facteur social entre comme un des déterminants essentiels. " (J. Nuttin, Les sciences sociales dans l'enseignement supérieur)
Dans le langage courant :
1 ) Au plan subjectif, la psychologie est l'aptitude particulière à comprendre l'homme réel, les autres et soi-même, à pénétrer les mobiles secrets de sa conduite.
2 ) Au plan objectif, c'est l'ensemble des traits de caractère d'un individu ou d'un groupe d'individus.
La psychologie analytique
C'est le nom que C. G. Jung, après sa rupture avec Freud, donna à sa propre doctrine qui se distingue de la psychanalyse par une notion élargie de la libido et par l'introduction d'un inconscient collectif comme soubassement de l'inconscient individuel.
La psychologie clinique
Cette méthode d'observation permet, à la manière du médecin au lit du malade, de s'efforcer de comprendre les cas individuels dans leur singularité.
Par opposition à la psychologie introspective, la psychologie clinique se fonde sur l'observation d'autrui, mais sur une observation orientée vers la conscience plus que vers le comportement. Elle se fonde essentiellement sur les rapports interpersonnels du psychologue avec son sujet et les techniques scientifiques de laboratoire n'interviennent qu'à titre auxiliaire.
La psychologie comparée
Pour certains, c'est la psychologie animale ou zoologique.
En fait, c'est l'étude, en vue de mieux connaître l'adulte normal et civilisé dont s'occupe la psychologie générale, d'êtres dont le psychisme est moins développé : animaux, enfants, primitifs, criminels, aliénés
La psychologie de comportement
Éliminant tout recours à l'introspection et toute considération de l'aspect subjectif des faits, elle a pour objet les réactions globales de l'organisme à l'action du milieu, soit physique, soit social.
Elle fut répandue en Amérique, à partir de 1913, par Watson sous le nom de Béhaviorisme.
La psychologie de la conduite
Forme particulière de la psychologie objective ou de comportement consistant à se fonder sur les seules données extérieures, mais en les considérant comme des manifestations d'états intérieurs ou états de conscience.
Cette conception a été formulée par Pierre Janet et reprise par D. Lagache.
" La psychologie de la conduite est, d'une manière générale, l'étude de l'homme dans ses rapports avec l'univers et surtout dans ses rapports avec les autres hommes. " (P. Janet)
La psychologie différentielle
C'est la branche de la psychologie qui recherche des différences existant soit entre divers groupes humains (races, sexe, âges), soit entre membres d'un même groupe.
La psychologie fonctionnelle et psychologie structurale
La première considère les faits psychiques en fonction de l'ensemble du psychisme ou de l'ensemble organisme-milieu et comme réponse à des besoins.
Au contraire, la psychologie structurale s'en tient à l'analyse des structures de l'activité psychique ou du comportement.
" La psychologie structurale est analytique ; elle porte ses regards sur la composition des processus mentaux. Elle s'intéresse au comment des phénomènes, à leurs rouages internes. " (E. Claparède, Psychologie de l'enfant)
La psychologie individuelle
Terme par lequel Adler désigna sa conception de la psychanalyse après sa scission d'avec Freud : la psychologie individuelle étudie l'homme dans sa complexité concrète et cherche à l'adapter aux conditions concrètes de son existence.
La psychologie pathologique
La psychologie pathologique a pour objet d'établir les lois psychologiques de nos états morbides et de conclure, si possible, aux lois psychologiques de nos états normaux.
La psychologie des profondeurs
Elle a pour objet l'exploration de l'inconscient.
La psychologie réflexive
C'est la réflexion. Elle permet de sonder les profondeurs du psychisme suivant les méthodes élaborées principalement par Freud.
La psychologie sociale
C'est l'étude de l'homme vivant en société. Elle peut être centrée : sur l'homme individuel (inter-psychologie de G. De Tarde) ou sur la société comme telle (sociologisme de Durkheim)
" Il n'y a pas un seul fait de la psychologie individuelle qui ne soit un fait de psychologie sociale. Tout est social et tout est individuel. " (M. Merleau-Ponty, Bulletin de Psychologie)
Interpsychologie
Branche de la psychologie qui a pour objet les relations intersubjectives, c'est-à-dire des sujets entre (inter) eux, les uns avec les autres.
Métapsychologie
Recherches ayant pour objet l'au-delà du donné de l'expérience psychologique : soit des phénomènes supraconscients, soit le principe du psychisme (psychologie rationnelle ou métaphysique).
À ce propos, Freud, s'adressant à Fliess, lui dit :
" Trouves-tu que je puisse employer ce mot de métapsychologie pour qualifier une psychologie qui vous entraîne au-delà de l'état conscient ? "
Parapsychologie (synonyme : métapsychique)
C'est la discipline ayant pour objet les phénomènes qui dépassent les capacités du psychisme normal : télépathie, voyance, prophétie.
" Les spécialistes contemporains du paranormal ont adopté, pour désigner leur discipline, le terme de parapsychologie, alors que les survivants de l'époque héroïque gardent le titre de métapsychistes ou de psychistes. " (R. Amadou, La télépathie)
" [Au lieu de occulte], nous proposons le terme parapsychique, dans lequel le préfixe para marque justement qu'il s'agit de phénomènes exceptionnels, aberrants, paradoxaux, en dehors des lois de nous connues de la pensée et de la vie. " (E. Boirac, La psychologie inconnue)
(Extrait de l'article de E. GRACIELA PIOTON-CIMETTI
Il existe trois étapes : le conflit, la souffrance et la nécessité.
Dans les premiers moments, le conflit s'étale et le " moi " devient surchargé d'énergie libidinale. Le conflit irrésolu provoque l'état de souffrance avec ses manifestations cliniques telles que l'angoisse indéfinissable, les états d'anxiété, les troubles comportementaux plus ou moins sérieux, la confusion. La souffrance ajoutée au conflit conduit à l'état de nécessité de résolution du tableau.
À ce moment-là, il faut, si possible, accéder à une thérapie individuelle et/ou groupale et les modalités de la durée sont variables :
Les thérapies de groupe peuvent accompagner le travail des thérapies individuelles et être une voie d'accès à la connaissance de soi-même et des autres. Le travail de groupe s'effectue avec les objectifs suivants : mieux se connaître et connaître les autres à l'intérieur de groupes aux modalités diverses (groupes de réflexion, groupes cliniques, psychosophrologie, gestalt, analyse des rêves ).
Il conviendrait donc d'avoir un entretien d'orientation pour savoir quelle est la démarche thérapeutique spécifique à votre cas.
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