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Neuropathies périphériques
Pr. Gilles Edan
Service de neurologie, CHU de Rennes, 2 rue Henri Le Guilloux, 35033
Rennes Cedex
1Définition
Désignent
l'atteinte du système nerveux à partir de l'émergence
des nerfs rachidiens constitués par la réunion des
racines antérieures et postérieures à la sortie
du fourreau dural. L'atteinte des racines rachidiennes et de la
corne antérieure en est exclue.
2
Diagnostic positif
2.1
Les symptômes de Polyneuropathies
Les symptômes
et signes de PN peuvent être de siège variable, mais
habituellement intéressent les membres et sont plutôt
distaux.
2.1.1
Les symptômes sensitifs
2.1.1.1 phénomènes
négatifs :
- perte de la sensibilité tactile et du sens de position
des articulations entrainant une difficulté à reconnaitre
les objets au toucher, une impression de sentir à travers
du coton ; la marche est instable, en particulier dans l'obscurité.
Ces symptômes se rencontrent lors d'une atteinte des fibres
myélinisées.
- perte de la sensibilité thermique et douloureuse favorisant
des traumatismes et des brûlures non douloureuses et exposant
au risque d'arthropathie nerveuse. Ces symptômes sont la conséquence
d'une atteinte des fibres non myélinisées.
2.1.1.2 phénomènes positifs :
- paresthésies (fourmillements, sensations de coups d'aiguille
et de pointes) témoignant d'une atteinte des fibres myélinisées.
- sensations douloureuses par atteinte des fibres non myélinisées,
se traduisant par des brûlures des extrémités,
des dysesthésies (quand le contact est douloureux), une hyperalgésie
(quand le seuil de la douleur est abaissé), une hyperpathie
(quand le seuil de la douleur est élevé mais une fois
atteint le stimulus douloureux est excessivement ressenti).
2.1.2
Les symptômes moteurs
Le patient se
plaint d'une faiblesse musculaire : difficulté à passer
un trottoir si l'atteinte est distale aux menbres inférieurs
(steppage), difficulté à monter un escalier si l'atteinte
est proximale.
2.2
Les signes cliniques
2.2.1
Les signes moteurs
- paralysie
ou parésie des membres : elle est non dissociée (touchant
la motricité volontaire, automatique, réflexe), flasque
(hypotonique), cotable à l'aide du testing :
0 = absence de contraction musculaire,
1 = contraction sans déplacement,
2 = déplacement uniquement si la pesanteur est éliminée,
3 = déplacement contre pesanteur,
4 = déplacement contre résistance,
5 = force normale.
- amyotrophie.
- réponse idiomusculaire normale.
2.2.2
Les reflexes ostéo-tendineux
Sont diminués
ou abolis dans le territoire de lésion de l'arc réflexe
en cause (++) :
- bicipital (racines C5, C6 - nerf musculocutané)
- styloradial (racines C5, C6 - nerf radial)
- tricipital (racines C7, C8 - nerf radial)
- cubitopronateur (racine C8 - nerf cubital)
- rotulien (racines L3, L4 - nerf crural)
- achilléen (racines S1, S2 - nerf sciatique)
2.2.3
Les signes sensitifs
- témoignant
d'une atteinte des fibres myélinisées : hypoésthésies
tactile, discréminative, pallesthésique (perception
du diapason), altération du sens de position des articulations
(sens proprioceptif).
- témoignant d'une atteinte des fibres peu ou non myélinisées
: hypoesthésies thermiques (distinction chaud-froid) et douloureuses
(distinction contact avec le coton-piqure)
Leur topographie doit être analysée : radiculaire,
tronculaire, distale en chaussette (+++)...
2.2.4
Les signes neurovégétatifs
- troubles vasomoteurs
: oedème, cyanose
- troubles trophiques : cutanés (peau sèche, squameuse,
atophique), profonds (rétraction tendineuse, maux perforants
plantaires)
- hypotension orthostatique, troubles du rythme cardiaque, troubles
génito-sphinctériens...
Au terme de l'examen, on peut parfois regrouper les symptômes
en :
- neuropathie atteignant les grosses fibres myélinisées
;
- neuropathie atteignant préférentiellement les petites
fibres non myélinisées. on doit préciser le
territoire des troubles neurologiques (++) :
=> atteinte bilatérale symétrique
=> atteinte asymétrique, à distribution tronculaire...
2.3
Les examens paracliniques
2.3.1 Les
examens neurophysiologiques
2.3.1.1 L'électromyogramme
Confirme l'atteinte neurogène
- au repos :
Sur un tracé normal = pas d' activité électrique.
Si atteinte neurogène, possibilité d'activités
spontanées de fibrillations et de fasciculations témoignant
d'une dénervation musculaire active par dégénerescence
axonale.
- à l'effort :
Normalement tracé interférentiel.
Si atteinte neurogène, appauvrissement du tracé en
unités motrices (tracé simple, tracé intermédiaire)
et accélération de la fréquence des potentiels
individualisés (sommation temporelle sans sommation spatiale)
d'où les qualifications de tracé simple accéléré
et de tracé intermédiaire accéléré.
De plus l'EMG donne des indications topographiques : distribution
diffuse, tronculaire, radiculaire.
2.3.1.2 L'examen de stimulo-détection
Permet la mesure des vitesses de conduction motrice, des latences
motrices et sensitives distales, de l'amplitude des potentiels moteurs
et sensitifs (d'autant plus réduite que la perte en axones
est importante).
Aux membres supérieurs : les valeurs normales (quelques
exemples)
- vitesse de conduction motrice : N médian et cubital =>50
m/s
- latence motrice distale : N médian < 5 ms
- latence sensitive distale : N médian < 3 ms
- potentiels sensitifs au poignet :
=> N médian : amplitude 15-50 µv
=> N cubital : amplitude 10-40 µv
Aux membres inférieurs : les valeurs normales (quelques
exemples)
- vitesse de conduction nerf sciatique poplité externe :
> 40 m/s
- latence motrice distale du SPE : < 7 m
- latence sensitive distale du saphène externe : < 3 ms
- potentiel sensitif saphène externe : > 10 µv
L'intérêt de cet examen est de différencier
:
- les neuropathies démyélinisantes (effondrement des
vitesses de conduction)
- des neuropathies axonales (vitesses de conduction peu ou pas abaissées).
2.3.2 L' Etude du L.C.R.
A surtout un intérêt étiologique. Il peut montrer
l'existence d'une hyperprotéinorachie, parfois la présence
de cellules en excès.
2.3.3 La biopsie nerveuse
Elle aide à préciser le mécanisme de l'atteinte
: démyélinisation, dégénerescence axonale
remyélinisation, régénerescence axonale, lésions
vasculaires...
Elle est utile à la discussion étiologique : infiltrat
inflammatoire intersticiel, dépôt d'immunoglobulines
...

3
Diagnostic différentiel
3.1
Dans les formes à prédominance motrice, éliminer
:
3.1.1 Les
paralysies centrales
S'opposent point
par point : sont ou deviennent spastiques, sont dissociées
(en particulier la motricité reflexe est exacerbée)
et non amyotrophiantes.
3.1.2 Les myopathies
Sont motrices pures (absence de troubles sensitifs, de troubles
des ROT), intéressent surtout les racines avec abolition
précoce de la réponse idio-musculaire.
Intérêt du dosage des enzymes musculaires, de L'EMG
(++), de la biopsie musculaire.
3.1.3 La myasthénie
Est motrice pure, responsable d'une fatigabilité à
l'effort. Intérêt du test à la prostygmine (qui
corrige le déficit), de l'examen de stimulo-détection
montrant une diminution transitoire des potentiels après
stimulation répétitive du nerf.
3.1.4 Une maladie de corne antérieure
Est particulière par la présence de fasciculations
; le syndrome moteur périphérique est pur (au cours
de la poliomyélite antérieure aigue, de la sclérose
latérale amyotrophique).
3.2
Dans les formes à prédominance sensitive :
lorsqu'une aréfléxie
est associée, on peut être amené à discuter
une atteinte radiculo- cordonnale postérieure (Tabès,
maladie de Biermer par carence en vit. B12)

4.
Diagnostic étiologique
Il est difficile
en raison de la grande variété des processus pathologiques
en cause et nécessite une démarche rigoureuse, prenant
en compte :
4.1
Le contexte
- antécédents
familiaux de neuropathies périphériques
- les risques professionnels (exposition à des toxiques)
- prises médicamenteuses neurotoxiques
- maladies métaboliques et générales
4.2
Les données chronologiques
- évolution
aiguë (plusieurs jours, quelques semaines)
- évolution subaiguë (plusieurs semaines, quelques mois)
- évolution chronique (plusieurs mois, quelques années)
4.3
Les données topographiques
- atteinte bilatérale
et symétrique
- atteinte asymétrique, succession d'atteintes anarchiques
de disposition tronculaire.
4.4
Les données de l'examen de stimulo-détection
- neuropathie
axonale
- neuropathie démyélinisante ou myélinique
4.5
L'étude du LCR
- hyperprotéinorachie
avec dissociation albuminocytologique, parfois avec hypercellularité
- souvent normal

5
Les polyneuropathies aiguës
- sont dominées
par les polyradiculonévrites aiguës inflammatoires
- plus rarement une porphyrie aiguë intermittente est discutée
5.1
Les polyradiculonévrites aiguës inflammatoires
La plus fréquente
est le syndrome de Guillain Barré (SGB) ; c'est une neuropathie
démyélinisante, d'apparence primitive, bilatérale,
symétrique, extensive et d'évolution potentiellement
régressive.
Sur le plan pratique, la clef du diagnostic est la dissociation
albumino-cytologique dans le L.C.R.. La conduite thérapeutique
et le pronostic sont dominés par la possibilité d'une
atteinte rapide de la commande cardio-respiratoire imposant un transfert
urgent en service de réanimation.
5.1.1 Généralités
- Le terrain : le SGB s'observe à tout âge de la vie
avec une égale fréquence dans les deux sexes, est
précédé dans environ 50% des cas d'une infection
virale des voies aériennes supérieures ou gastro-intestinale.
Sa prévalence est d'environ 1 à 2 pour 100 000 habitants.
- les lésions sont aspécifiques, dispersées
dans le SNP, associent la présence d'infiltrats inflammatoires
lympho-monocytaires dans l'endonèvre, une démyélisation
segmentaire respectant l'axone et une remyélinisation secondaire.
-L'étiologie et la physiopathologie restent inconnues...
A partir du modèle expérimental animal (la neuropathie
allergique expérimentale), une origine autoimmune a été
évoquée, dirigée contre un ou des constituants
de la myéline. Des inconnues persistent concernant le ou
les déterminants antigéniques de la myéline
périphérique, le type d'immunité en cause :
cellulaire (les lymphocytes T), humorale (les immunoglobulines).
5.1.2 Le diagnostic positif de SGB
5.1.2.1 L'évolution passe par trois stades :
La phase d'installation (1 à 4 semaines)
Le début est souvent marqué par l'apparition de paresthésies
des extrémités associées parfois à des
douleurs (rachialgies, myalgies, radiculalgies). Secondairement
apparait le déficit moteur : fatigabilité à
la marche, paraparésie. L'atteinte motrice peut rester cantonnée
aux membres inférieurs ou évoluer de manière
ascendante touchant les membres supérieurs, le tronc et la
face (la diplégie faciale étant l'atteinte la plus
évocatrice). Sont particulièrement redoutées
les atteintes motrices :
=> axiales (muscles abdominaux, diaphragme, muscles cervicaux),
exposant aux risques d'insuffisance respiratoire aiguë,
=> oro-pharyngées responsables de troubles de la déglutition
et de fausses routes.
La phase en plateau (une à plusieurs semaines)
Le déficit moteur est fixé selon une intensité
variable allant de la paraparésie simple à la quadriplégie
totale chez un patient intubé, ventilé et alimenté
par sonde gastrique en réanimation . Des complications peuvent
survenir à ce stade :
=> infections respiratoires et urinaires
=> accidents thrombo-emboliques fréquents
=> dysautonomie cardio-vasculaire : tachyarythmie, poussées
HTA
La phase de récupération (un à trois mois
)
Elle est observée dans environ 80% des cas, mais il faut
savoir :
=> qu'une réanimation respiratoire est nécessaire
dans 15% des cas
=> que cette maladie est mortelle dans 5 à 10% des cas
=> que des séquelles sont possibles : déficit moteur
(steppage)
=> qu'une rechute peut survenir dans 5% des cas.
5.1.2.2 Les critères diagnostiques
Sont nécessaires au diagnostic :
=> une paralysie progressive de plus d'un membre,
=> une aréflexie,
=> une durée de progression inférieure à 4
semaines,
=> l 'absence d'autres causes de neuropathie aiguë.
Sont fortement suggestifs :
=> certains signes cliniques :
la
symétrie relative de l'atteinte,
la
présence de symptômes et signes sensitifs discrèts,
l'atteinte
des nerfs crâniens ( VII dans 50%)
la
dysautonomie: tachycardie, arythmie, hypoT. orthostatique, HTA.
l'absence
de fièvre au début
=> une dissociation albumino-cytologique du LCR avec hyperprotéinorachie
sans cellule (moins de 10) habituelle après une semaine d'évolution
=> une diminution des vitesses de conduction évoquant une
neuropathie démyélinisante.
5.1.2.3 Les formes cliniques de polyradiculonévrite inflammatoire
aiguë :
formes symptomatiques : motrices pures, ataxiques (trouble
de la marche)
formes topographiques :
=> mésencéphaliques, parfois limitées à
l'atteinte des paires craniennes avec diplégie faciale, ophtalmoplégie
externe, paralysie vélo-pharyngée
=> le syndrome de Miller-Fisher : associe une ophtalmoplégie
externe bilatérale ,un syndrome cérébélleux
statique, une aréflexie.
formes biologiques
=> avec LCR normal ou avec hypercytose (habituellement < à
50 cellules)
=> avec hyponatrémie.
5.1.3 La Maladie de LYME
Peut donner une polyradiculonévrite (PRN) aigue, est secondaire
à une piqûre de tique ; ces PRN sont atypiques, hyperalgiques,
peu symétriques ; l'interrogatoire recherche la notion d'erythème
au point de piqure.Une hypercytose est observée dans le LCR
.La sérologie de Borrelia-Burgdorferi (spirochète)
fait le diagnostic.

5.2
Les porphyries
Les porphyries
sont des maladies génétiquement déterminées,
intéressant le métabolisme de l'hème . Les
troubles neurologiques s'observent essentiellement dans la porphyrie
aigue intermittente et variégata.
5.2.1 L'histoire neurologique
La polyneuropathie porphyrique s'installe en quelques heures. Le
début peut être marqué par des paresthésies,
des douleurs des membres ou du tronc, ou être d'emblée
moteur. Il s'agit d'une polyneuropathie essentiellement motrice,
extensive, touchant les quatre membres avec parfois une prédominance
sur les membres supérieurs (paralysie pseudo-radiale), les
nerfs crâniens. Elle laisse volontiers comme séquelle
une amyotrophie.
L'attaque de porphyrie entraine la mort dans environ 25% des cas
du fait d'arrêts cardiaque ou respiratoire. Chez les survivants,
la neuropathie régresse après 2 à 3 semaines
mais la récupération est lente et souvent incomplète.
De nouvelles attaques peuvent survenir (en règle moins graves)
si des mesures de prévention vis à vis des facteurs
déclenchants ne sont pas rigoureusement suivies (cf ci-dessous).
5.2.2 Les critères diagnostiques
- Le déclenchement par la prise de certains médicaments,
appartenant à toutes sortes de classes médicamenteuses
(sédatifs, anticonvulsivants, sulfamides, antibiotiques,
oestro-progestatifs), dans certaines situations : infection, grossesse,
excès d'alcool.
- L'existence d'autres manifestations cliniques : Troubles psychiques
(confusion, troubles du comportement), crises d'épilepsie,
crises douloureuses abdominales.
- L'EMG montre une atteinte axonale sans ralentissement des vitesses
de conduction.
- La couleur brun-rouge des urines lorsqu'elles sont laissées
à l'air pendant 24 H.
- Les tests biologiques : élévation dans les urines
des concentrations des précurseurs de l'hème
(porphobilinogène, uroporphyrines, acide delta-amino-lévulinique)
et baisse de l'activité uro-synthétase dans les globules
rouges.

5.3
Autres polyneuropathies aiguës
5.3.1 Botulinique
(claustridium botulinum)
Due à
une toxine qui se développe électivement dans les
conserves et provoque initialement des troubles digestifs (paralysie
du pharynx, bouche oesophagienne), des signes neuro-végétatifs
(sécheresse des muqueuses), une paralysie de l'accommodation
(mydriase aréflexique), puis une polyneuropathie motrice.
5.3.2 Diphtérique (bacille de Loeffler)
Un à trois mois apres l'angine, apparition d'une paralysie
du voile du palais, puis de l'accommodation puis une neuropahie
démyélinisante sensitive des membres inférieurs
régressive sur 3 mois.
6
Les polyneuropathies subaguës (PNS)
Elles peuvent
être symétriques : les polynévrites
Elles peuvent être asymétriques : les multinévrites
6.1
Les polynévrites
Elles doivent
faire rechercher une cause carentielle ou toxique. La topographie
de l'atteinte et les déficits dominants dépendent
de l'étiologie.
6.1.1 Les polynévrites carentielles
6.1.1.1 Avant tout la polynévrite alcoolique
Elle réalise une polynévrite distale sensitivo-motrice
et trophique des membres inférieurs (douleurs distales, hypoesthésie
superficielle en chaussette, déficit des muscles de la loge
antéro-externe entrainant un steppage à la marche,
troubles trophiques importants, rétraction tendineuse) par
dégénérescence axonale.
Les critères diagnostiques :
- la reconnaissance de l'alcoolisme : aveux d'intempérance,
l'habitus (varicosités des pommettes, parotidose bilatérale,
Dupuytren), la biologie (gamma GT, VGM augmentés)...
- l'existence d'autres complications de l'éthylisme : Neurologiques
(atrophie optique, psycho-polynévrite de Korsakoff), Digestive
(pancréatite chronique, cirrhose du foie).
- l'élévation de la pyruvicémie traduisant
la carence en vit. B1
Elle est lentement réversible au début après
sevrage en boissons alcoolisées et vitaminothérapie
6.1.1.2 Les autres carences en vitamines B1
Donnent des tableaux similaires :
- le béri-béri par carence d'apport
- déplétion par vomissements prolongés
6.1.1.3 Les autres carences vitaminiques
- carence en vit.PP = pellagre = polynévrite sensitive
avec syndrome confusionnel, diarrhée, troubles cutanés
(érythème, éruption bulleuse).
- carence en vit.B6 (pyridoxine) = polynévrite sensitive
des patients traités par de fortes doses d'INH.
6.1.2 Les polynévrites toxiques
Peuvent être professionnelles, médicamenteuses ou accidentelles.
6.1.2.1 Professionnelles
Elles peuvent être dues :
- au plomb, réalisant une neuropathie démyélinisante,
se traduisant par une paralysie motrice pure, pseudo-radiale bilatérale,
associée à des signes évocateurs : coliques,
liseré gingival, HTA, anémie à hématies
ponctuées, élévation de la plombémie
et plomburie.
- à l'acrylamide (ciment chimique, chez les ouvriers du batiment)
responsable de troubles sensitifs avec ataxie et aréflexie
dus à une dégénérescence axonale
- au mercure : neuropathie motrice (ou sensitivo-motrice) associée
à des lésions nerveuses centrales (délire,
hallucination, syndrome pyramidal)
- au sulfure de carbone (vulcanisation du caoutchouc, soie artificielle)
se traduisant par une neuropathie sensitivo-motrice avec troubles
psycho-intellectuels.
- mais aussi aux insecticides (DDT), aux solvants (trichloro-éthylène)
6.1.2.2 médicamenteuses
Classiquement :
- L'izoniazide (RIMIFON) par carence en vitamine B6
- Nitrofurantoïne (FURADOINE) responsable d'une PN sensitivo-motrice
favorisée par l'insuffisance rénale.
- Les alcaloïdes de la pervenche : vincaleucoblastine (VELBE)
et surtout vincristine (ONCOVIN) entraînant une neuropathie
axonale avec paresthésies et aréflexie et secondairement
une atteinte motrice.
Plus rarement en cause les médicaments :
- anticancéreux : cisplatine (CYSPLATYL), procarbazine (NATULAN)
- cardio-vasculaires : maléate de péhexilline (PEXID),
amiodarone (CORDARONE)
- en rhumatologie : sel d'or , chloroquine
- anti-infectieux : métronidazole (FLAGYL), chloramphénicol,
éthambutol, streptomycine
- anti-épileptiques : barbituriques, hydantoïnes ( souvent
limité à une aréfléxie)
- respiratoires : almitrine (VECTARION)
6.1.2.3 accidentelles
- La neuropathie arsenicale réalise une PN sensitivo-motrice
des membres inférieurs associée à des troubles
trophiques de la peau (hyperkératose palmo-plantaire) et
des phanères.
- Au thallium, la PN hyperalgique et extensive fait suite à
une diarrhée profuse, est associée à une alopécie
et perlèche (usage de dépilatoire).
- Aux organo-phosphorés : (alcool frelaté, huiles
alimentaires contaminées), la neuropathie est précédée
de céphalée et de troubles digestifs et accompagnée
d'un syndrome pyramidal.
Au total l'enquête étiologique de ces polynévrites
toxiques doit s'effectuer en collaboration avec :
- le service de médecine du travail (origine professionnelle)
- le service de pharmacovigilance (origine médicamenteuse)
- le service de toxicologie (origine accidentelle).

6.2
Les multinévrites
Les multinévrites
sont des neuropathies périphériques caractérisées
par une distribution topographique tronculaire, multiple, asymétrique
et non synchrone. Les atteintes de la micro-angiopathie diabétique
et les lésions artériolaires des vascularites en sont
un bon exemple.
6.2.1 Les neuropathies diabétiques
Il est plus juste de parler des neuropathies diabétiques
que de la neuropathie diabétique tant est grande la diversité
des symptômes, signes et formes cliniques que peuvent revêtir
les manifestations neurologiques périphériques de
la maladie diabétique. Elles sont favorisées par l'ancienneté
du diabète (qu'il soit insulino ou non insulinodépendant),
le mauvais équilibre glycémique ( qui multiplie par
2 sa prévalence par comparaison à un diabète
bien équilibré). Une néphropathie y est associée
dans 15% des cas et une rétinopathie dans 40% des cas.
6.2.1.1 Les symptômes et signes neurologiques
- Les troubles sensitifs sont habituellement au premier plan , avant
tout subjectifs à type de douleurs et de paresthésies,
de siège variable, mais prédominant aux membres inférieurs.
- Les troubles moteurs sont moins fréquents réduits
à un déficit discret dans le territoire névralgique
- Les troubles trophiques sont remarquables par leur localisation
au niveau des pieds et leur évolution sans manifestation
douloureuse (entrainant ostéo-arthropathie, maux perforants
plantaires)
- Les troubles végétatifs sont évocateurs du
diabète et peuvent affecter le tractus gastro-intestinal
(diarrhée), l'appareil génito-urinaire (dysfonctionnement
vésical, impuissance), le système nerveux autonome
(hypotension orthostatique..)
- Les examens neurophysiologiques montrent volontiers un ralentissement
des vitesses de conduction sensitivo-motrices et l'étude
du LCR une hyperprotéinorachie sans cellule.
6.2.1.2 Les formes cliniques
En fonction du tableau clinique rencontré, on distingue :
- Les neuropathies distales et symétriques :
La plus fréquente est la neuropathie mixte sensitivo-motrice
et autonome
La neuropathie sensitive pure
Exceptionnelles sont les neuropathies symétriques et
distales à prédominance motrice ; les neuropathies
à prédominance autonome
- Les neuropathies symétriques proximales motrices ("amyotrophie
diabétique")
- Les neuropathies focales et multifocales (Multinévrite
diabétique)
La neuropathie motrice proximale asymétrique ( ex :
affectant le nerf crural)
La neuropathie des nerfs crâniens ( III, IV, VII), parfois
multiple,volontiers régressive
Les autres mononeuropathies se traduisant par des manifestations
douloureuses intéressant un territoire tronculaire ou radiculaire.
6.2.2 Les vascularites
La neuropathie peut s'intégrer dans le cadre :
- d'une artérite nécrosante ;
- d'une vascularite lymphocytaire.
6.2.2.1 Les artérites nécrosantes
Sont liées à la formation de complexes immuns circulants,
peuvent survenir de novo (le chef de fil est la périartérite
noueuse) ou être secondaires à une maladie générale.
Elles sont caractérisées par une nécrose de
la paroi vasculaire avec infiltration leucocytaire, hémorragie,
dépôts fibrinoïdes, et entraînent une neuropathie
par un mécanisme ischémique.
Le contexte :
- est celui d'une maladie systémique (2/3 des cas) avec fièvre,
perte de poids, asthénie, manifestations articulaires, cutanées
et rénales, syndrome douloureux...
soit dans le cadre d'une PAN classique avec atteinte polyviscérale
: rénale (80% des cas : protéinurie, cylindrurie,
hématurie) ; cardiaque (70% des cas HTA, insuffisance cardiaque)
; cutanée (50% des cas : purpura, nécrose cutanée,
nodule) ; gastro-intestinales (50% des cas : douleurs abdominales,
troubles du transit). Une hyperéosinophilie est présente
dans 30% des cas.
soit dans le cadre d'une autre connectivite : Polyarthrite
rhumatoïde (complication fréquente), connectivite
mixte, syndrome de Sjögren, lupus...
soit dans le cadre d'une autre vascularite nécrosante
: Granulomatose de Wegener, artérites à cellules
géantes, angiopathie de Churg et Strauss...
- parfois la neuropathie est isolée (1/3 des cas)
Le tableau neurologique :
- est habituellement celui d'une mononévrite multiple d'installation
brutale (multinévrite dans les 2/3 des cas) avec une atteinte
dans les territoires du sciatique poplité externe (75%),
du cubital (25%), des nerfs sciatique poplité interne, médian,
crural et radial (10% pour chacun de ces territoires). Les examens
neurophysiologiques orientent vers une neuropathie axonale et l'étude
du LCR est normal.
- parfois le tableau est plus trompeur, se traduisant par une mononévrite,
voire une neuropathie distale et symétrique sensitive ou
sensitivo-motrice...
Les critères diagnostiques reposent sur :
- les aspects artériographiques au niveau de certains territoires
lésés (rénal, cérébral...) montrant
de multiples lésions sur les artères de petit et moyen
calibre : anévrismes, irrégularités de calibre,
thrombose.
- la biopsie d'un organe lésé (nerf périphérique
muscle,...) ; lorsque la neuropathie est isolée, la biopsie
musculaire permet de reconnaître les lésions évocatrices
dans 80% des cas et la biopsie nerveuse dans 50% des cas (lésions
inflammatoires segmentaires des artères épi et périneurales,
dégénérescence axonale aiguë, atteinte
axonale prédominant sur les fibres myélinisées
de gros calibre, asymétrie des lésions d'âge
différent.)
6.2.2.2 Les vascularites lymphocytaires
Elle peut accompagner certaines maladies parasitaires ou infectieuses
comme la maladie de Chagas, la lèpre, la maladie de Lyme,
des infections à rétro-virus. Leur rôle dans
le développement de la neuropathie est moins clairement établi......

7 Les polyneuropathies
chroniques
Elles regroupent
les polyneuropathies dont l'évolution se fait sur plusieurs
années
On distingue :
- Les polyneuropathies chroniques acquises
- Les polyneuropathies chroniques héréditaires
7.1
Les polyneuropathies chroniques acquises
Elles conduisent
à considérer plusieurs cadres pathologiques :
7.1.1 Les PNC avec paraprotéinémie
La paraprotéine est mise en évidence sur l'électrophorèse
des protéines ; son caractère monoclonal est reconnu
grace à l'immunoélectrophorèse. Parfois il
s'agit d'une cryoglobuline, soit polyclonal (cryoglobuline mixte),
soit monoclonal. Ces paraprotéines peuvent se rencontrer
dans le cadre :
- d'une gammapathie monoclonale de cause inconnue (gammapathie
monoclonale "bénigne", sans syndrome tumoral ) ; il s'agit
habituellement d'une IgG, rarement d'une IgA, parfois d'une IgM
Kappa (ayant volontiers une activité anti-MAG).
- d'un myélome multiple où la neuropathie peut
être la conséquence d'une amylose secondaire ou directement
liée à l'activité anticorps de la paraprotéine
; il s'agit le plus souvent d'une IgG lambda. Un syndrome particulier
a été rapporté sous le sigle "POEMS", associant
P pour polyneuropathie (progressive, sensitivo-motrice, démyélinisante),
O pour organomégalie (hépato-spléno-adénomégalie),
E pour endocrinopathie (gynécomastie, impuissance, aménorrhée),
M pour myélome, S pour "skin changes" (mélanodermie,
hypertrichose). Le pronostic est sombre malgré l'amélioration
transitoire obtenue par les corticoïdes et la cyclophosphamide.
- d'une macroglobulinémie de Waldenström ; le
tableau neurologique peut être variable fonction du mécanisme
physiopathologique : rarement un syndrome de Guillain Barré,
parfois un tableau de multinévrite (par infiltration multifocal
du SNP), enfin réaliser une neuropathie progressive sensitivo-motrice
(possiblement secondaire à une activité anticorps
antimyéline)
7.1.2 Les neuropathies paranéoplasiques
Désignent les neuropathies en rapport avec une néoplasie
maligne, mais non liées à l'envahissement direct du
SNP par la tumeur. Leur diagnostic est souvent difficile car elles
peuvent précéder de plusieurs mois ou années
la découverte du processus tumoral. Leurs mécanismes
physiopathologiques demeurent inconnus même si une origine
auto-immune a pu dans certains cas être évoquée.
Elles sont suspectées surtout chez les sujets âgés
de 50 à 60 ans.
Elles sont le plus souvent en relation avec un cancer pulmonaire
(habituellement à petites cellules), plus rarement à
d'autres cancers solides, exceptionnellement accompagnent un lymphome,
une leucémie .
Elles peuvent réaliser des tableaux neurologiques divers
: une polyradiculonévrite aiguë type Guillain Barré,
une neuropathie aiguë sensitive, une dysautonomie, une neuropathie
chronique progressive ou à rechute .
7.1.3 Les neuropathies chroniques de causes diverses
Où le diagnostic est fonction du contexte :
- accompagnant une affection générale chronique :
maladie coeliaque, sarcoïdose, amylose primitive, cirrhose
biliaire primitive, alvéolite fibrosante...
- complicant une affection métabolique : outre le diabète,
l'insuffisance rénale chronique, le myxoedème, l'acromégalie...
7.1.4 Les neuropathies chroniques acquises de cause indéterminée
Elles occupent une place importante puisque leur incidence est évaluée
selon les séries entre 30 et 60%. On distingue :
- Les NCA de cause indéterminée avec dégénérescence
axonale
Représentent environ 15 à 20% des cas. Elles réalisent
un tableau de polyneuropathie sensitivo-motrice symétrique
à prédominance distale, habituellement peu invalidante,
survenant chez un adulte de 50 à 60 ans. Les études
longitudinales ont montré qu'une cause était reconnue
secondairement une fois sur trois ( carcinome, toxique, paraprotéine),
que la maladie deumeurait apparemment primitive dans les 2/3 des
cas posant le problème de l'existence d'une neuropathie chronique
axonale essentielle.
- les polyneuropathies chroniques inflammatoires démyélinisantes
Représentent environ 20 à 30% des NCA . Le mode évolutif
est variable : à rechute dans 1/3 des cas, le plus souvent
continu progressif. Le tableau clinique est celui d'une polyneuropathie
sensitivo-motrice distale et proximale conduisant à une invalidité
notable dans 1/3 des cas. Le caractère démyélinisant
est affirmé par les examens neurophysiologiques ( ralentissement
des vitesses de conduction) ; une hyperprotéinorachie autour
de 1,5 gr est observée dans 90% des cas et une hypercytose
discrète dans le LCR une fois sur 10. La biopsie nerveuse
montre la présence de cellules inflammatoires dans l'endonèvre
une fois sur deux, des lésions de démyélinisation
et de remyélinisation (bulbes d'oignon) mais aussi des lésions
de dégénerescence axonale.

7.2
Les polyneuropathies chroniques héréditaires
Elles sont une
des causes principales des neuropathies dans l'enfance et chez l'adulte
jeune.
On peut distinguer :
- Les PNC dues à un désordre métabolique spécifique
- Les PNC de cause inconnue
7.2.1 Les PNC dues à un désordre
métabolique spécifique
Peuvent être en relation avec :
7.2.1.1 des anomalies du métabolisme lipidique
Les leucodystrophies :
- La leucodystrophie métachromatique (transmission autosomique
récessive) se révèle dans l'enfance, parfois
à l'age adulte. Le tableau neurologique est dominé
par une tétraparésie progressive, une détérioration
intellectuelle, des myoclonies, une surdi-mutité. La neuropathie
est au second plan. Elle est secondaire au dépot de sulfatides
dans le nerf périphérique en relation avec un déficit
de l'aryl-sulfatase A (que l'on peut mesurer au niveau des leucocytes
et des fibroblastes)
- La leucodystrophie à cellules globoïdes (maladie de
Krabbe à transmission autosomale récessive). Le tableau
neurologique est proche du précédent. Elle est secondaire
aux dépots de cérébrosides en relation avec
un déficit en galacto-cérébroside béta
galactosidase.
- L'adrénomyéloneuropathie (transmission récessive
lié à l'X) est une leucodystrophie apparaissant chez
l'adulte dont le tableau clinique lentement progressif associe une
insuffisance surrénale, une paraparésie spastique,
une polyneuropathie distale, une ataxie cérébelleuse,
une détérioration intellectuelle variable ; elle est
secondaire à une surcharge en ester de cholestérol
à chaine longue (en relation avec un déficit des enzymes
péroxyzomales perturbant la béta oxydation des acides
gras à chaine longue (C26 à C22).
L'abétalipoprotéinémie de Bassen-Kornsweig
(transmission autosomale récessive).
La neuropathie est également associée à d'autres
signes neurologiques et systémiques : ataxie cérébelleuse,
déficit musculaire diffus (ptosis, ophtalmoplégie,
parésie faciale, déficit distal), neuropathie sensitivo-motrice,
babinski, nystagmus, dégénérescence rétinienne,
myocardiopathie. Le diagnostic est reconnu sur la présence
d'une acanthocytose des hématies, de l'hypolipidémie
par malabsorbtion en relation avec un défaut de synthèse
de l'apoprotéine B.
La maladie de Refsum (transmission autosomale récessive)
Débutant entre 10 et 30 ans, la neuropathie distale à
prédominance motrice est associée à une surdité,
une rétinite pigmentaire (qui précède parfois
l'atteinte neurologique), une ataxie cérebelleuse, une myocardiopathie.
Elle peut évoluer par poussées. Elle est secondaire
à un défaut de l'alpha-oxydation de l'acide phytanique
dont la signature est une élévation de l'acide phytanique
dans le sang.
7.2.1.2 des neuropathies amyloides familiales :
Plusieurs formes ont été rapportées (Portugaise-type
I ; Indienne-type II...). Cette affection autosomique familiale
débute autour de 30 ans ; elle réalise une neuropathie
sensitivo- motrice et végétative évoluant vers
la cachéxie et la mort en une quinzaine d'années.
Le diagnostic repose sur la biopsie cutanée qui objective
les dépots amyloïdes.
7.2.1.3 plus rarement et en fonction d'un contexte particulier seront
évoqués :
- une maladie de Tangier (A alpha lipoprotéinémie)
- une maladie de Fabry ( déficit en céramide trihexosidase)
- les myopathies mitochondriales
- les défauts de réparation du DNA (une Xéroderma
pigmentosum, une ataxie télangiectasie, un syndrome de Cockayne)
7.2.2 Les PNC héréditaires de mécanisme
non élucidé
7.2.2.1 Les
neuropathies motrices et sensitives héréditaires
(NMSH)
Le tableau clinique est identique. L'atteinte motrice touche les
membres inférieurs de façon symétrique :
les pieds puis les jambes (atrophies péronières).
L'atrophie ne remonte pas plus haut que le 1/3 inférieur
de la cuisse et intéresse tardivement les membres supérieurs
. L'évolution est très lente. On distingue :
La NMSH de type I (forme hypertrophique de la Maladie de
Charcot-Marie et Tooth)
La plus fréquente, débutant à l'adolescence,
de transmission le plus souvent autosomale dominante, associée
à une hypertrophie des troncs nerveux et un ralentissement
des vitesses de conduction nerveuse ;
La NMSH de type II (forme axonale de la maladie de Charcot-Marie-Tooth)
se différencie du type I par un début plus tardif
et l'absence de ralentissement des VCN ;
La NMSH de type III (Maladie de Déjerine-Sottas)
est une forme sévère du type I à début
plus précoce et génétiquement hétérogène.
7.2.2.2 Les neuropathies héréditaires sensitives
et autonomes (NHSA)
NHSA de type I (Maladie de Thévenard) est une affection
autosomique héréditaire qui se manifeste vers la
3è décennie. Sa traduction essentielle est la présence
de maux perforants plantaires et une hypoesthésie thermique
et douloureuse en chaussette.
NHSA de type II (Maladie de Morvan) est proche de la précédente
mais de transmission autosomale récessive et à révélation
plus précoce.
NHSA de type III (dysautonomie familiale ou syndromle de
Riley-Day) concerne surtout des enfants juifs ; elle est caractérisée
par une atteinte prévalente du SNA avec dysrégulation
thermique, hypotension orthostatique, troubles de la sudation
et une insensibilité à la douleur.
En réalité il est bien difficile de décrire
l'ensemble des situations cliniques rencontrées dans ce
cadre pathologique. Les diverses classifications proposées
ne couvrent qu'imparfaitement les réalités complexes
de ces neuropathies en attente d'une définition étiopathogénique.
Conclusion
Ainsi , par
l'analyse de l'évolution et de la topographie, en séparant
les maladies aiguës réversibles des maladies au long
cours, les atteintes systématisées (bilatérales
et symétriques) des atteintes localisées (tronculaires,
de répartition capricieuse) une orientation peut être
donnée généralement au diagnostic étiologique
des polyneuropathies. Dans un certain nombre de cas cependant ,
aucune étiologie ne peut être décelée.
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