Date de
création : 24 août 2002 10ème Congrès Mondial sur la
Douleur : 45 % des sclérosés en plaque consommeraient
du cannabis !
San Diego, 18 Août
2002. Depuis plusieurs années, des publications
anecdotiques, dailleurs largement relayées par les
médias grand public, ont fait état dun effet
favorable de la consommation de cannabis sur les troubles
spastiques et les douleurs dont souffrent de nombreux
patients atteints de sclérose en plaques (SEP). Tandis
que neurologues et anesthésistes se penchent sur la
question en initiant des études sur les récepteurs cérébraux
à la marijuana, certaines associations de malades ont déjà
largement diffusé linformation et recommandent le
cannabis à leurs membres pour soulager leurs symptômes.
Avec succès si lon en croit létude épidémiologique
entreprise par une équipe du Kings College de
Londres. Chong et coll. ont interrogé par courrier 300
patients présentant une SEP sur leur consommation de
cannabis. 45 % des répondeurs (n= 258) déclarent en
prendre, dans 3 cas sur 4 pour contrôler la spasticité
de leurs membres inférieurs et améliorer leur marche et
dans un cas sur deux pour diminuer leurs douleurs. Dans
tous les cas, il existe une excellente corrélation entre
la quantité consommée et la détérioration de létat
clinique. Chez la moitié des consommateurs, la prise de
cannabis a débuté après le diagnostic de SEP, ce qui
laisse entendre quun sujet sur 5 était fumeur (au
moins occasionnel) de marijuana avant lentrée dans
la maladie, ce qui correspond probablement à la prévalence
de cette habitude dans la population générale de moins
de 40 ans.
En pratique, ladministration de cannabis se ferait
en fumant des « joints » pour les patients par ailleurs
fumeurs et par absorption de gâteau à la marijuana chez
les non-fumeurs.
A nen pas douter, cette information surprenante
implique une importante réflexion de la part des
neurologues en charge des patients atteints de SEP :
- sur les traitements non conventionnels suivis par leurs
patients qui sont beaucoup plus largement diffusés quon
ne le pense ;
- sur lefficacité réelle de la marijuana sur les
symptômes qui mériterait une étude scientifique avec
les difficultés juridiques et méthodologiques que lon
peut imaginer.
Si les effets bénéfiques du cannabis était confirmés,
il resterait à mettre au point une voie dadministration
du principe actif, plus conforme à nos habitudes de
prescription.
On voit mal toutefois quel laboratoire privé pourrait se
lancer aujourdhui dans ces recherches coûteuses
compte tenu de linterdiction de la consommation du
cannabis dans la plupart des pays du monde
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Copyright Jim Online 2002.
Dr Céline Dupin
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